3 gestes simples pour manger plus durable

Je suis productrice en Ardèche. À chaque fois que j’achète, je me dis que je vote pour le monde dans lequel je veux vivre. Selon moi, il y a un rapport étroit entre la crise environnementale qui s’amorce et notre mode de vie. Pour promouvoir le développement durable, j’ai lancé un projet agricole dans lequel je mets toute mon énergie : je vends des produits à base de fruits non récoltés. Découvrez mon plan pour lutter contre le gaspillage et trois conseils pour favoriser une autre gestion des ressources naturelles.
Qu’est-ce que le développement durable ?
Le développement durable est une notion relativement récente. Par définition, il concerne tous les secteurs de l’économie, mais il s’applique particulièrement à l’agriculture. Aujourd’hui, nous oublions très souvent que la profusion de biens et services dont nous profitons n’est pas acquise. En effet, dans l’histoire humaine, peu de civilisations ont atteint le niveau de vie de l’Occident. D’ailleurs, certaines régions du monde, comme l’Afrique, sont beaucoup moins favorisées. Or, cette abondance a un coût : l’épuisement des ressources. Il est important de le rappeler, car les générations futures risquent de ne pas vivre aussi bien que nous. L’objectif du développement durable est justement de concilier croissance économique et préservation de l’environnement. Ses partisans – hommes politiques, écologistes, militants associatifs, producteurs bio, etc. – essaient de proposer des alternatives au productivisme, afin de développer des moyens de production qui respectent les hommes et la biodiversité. Or, en la matière, il reste encore du chemin à faire…
Les enjeux du développement durable
La recherche du profit à tout prix est une logique à court terme. Pour rester compétitives, les entreprises internationales de l’agro-alimentaire développent des pratiques commerciales agressives. Autrement dit, elles ne tiennent compte ni des humains, ni des normes environnementales. Aujourd’hui, le changement climatique indique assez clairement que ce mode de production n’est plus soutenable. La preuve, l’agriculture suscite des polémiques incessantes : souffrance animale, glyphosate, crise sociale dans le monde paysan, etc. Mais il ne s’agit pas ici de stigmatiser les agriculteurs qui subissent les variations des cours, ni de sombrer dans le catastrophisme. Au contraire, des solutions existent ! Or, vu qu’elles ne sont toujours pas inscrites à l’agenda du monde politique, il appartient selon moi à chacun-e, individuellement, de prendre les devants et de changer ses habitudes de consommation. Car c’est le fond du problème.
Goûtez mon cuir de fuit à base de fruits récupérés
Comment adopter une alimentation plus durable ?
Pour favoriser le développement durable, il n’est pas nécessaire de devenir un-e ascète ou de renoncer à ses besoins fondamentaux. Quelques gestes simples, effectués ensemble, pourraient changer la donne. Par exemple, une grande chaîne de supermarchés a récemment fermé ses enseignes hard-discount pour investir dans le bio, car de plus en plus de gens consomment des produits labellisés. Grâce à l’éducation et à l’information, je me dis donc que les choses peuvent donc changer. Voici plusieurs actions simples qui pourraient selon moi permettre d’amorcer une véritable transition :
Achetez des produits de saison
C’est vrai, il est agréable de manger des tomates toute l’année. C’est un luxe que nous nous permettons, mais qui n’a rien de naturel. Les tomates qu’on achète au supermarché en décembre sont cultivées sous serre – à Almeria, dans le Sud de l’Espagne. Sans parler de leur goût, ces légumes ont un coût environnemental et social élevé. D’une part, elles sont abondamment traitées pour pousser dans ces conditions. D’autre part, l’exploitation d’une main d’œuvre d’œuvre étrangère et sous payée permet à l’industrie agro-alimentaire de proposer des prix qui défient toute concurrence.
Achetez des aliments produits en circuit court
Les producteurs et agriculteurs locaux ne peuvent pas s’aligner sur les prix pratiqués par les grands groupes industriels. Or, des fruits et légumes produits à l’autre bout du monde de la façon non durable inondent le marché. Outre la pollution entraînée par les porte-conteneurs qui sillonnent les océans pour les acheminer, ce mode de production a un impact social lourd. Il détruit l’emploi de nombreux agriculteurs qui, eux, doivent respecter les normes plus strictes de l’espace économique européen. Si législateur est impuissant, je me dis qu’il appartient peut-être au consommateur de les faire respecter.
Achetez des aliments en vrac
C’est un fait, la proportion de produits transformés dans l’alimentation a grandement augmenté. Tout d’abord, il est difficile de tracer précisément les ingrédients que contiennent ces produits, ce qui peut constituer un risque sanitaire. Ensuite, la quantité d’emballages a explosé, ce qui génère des montagnes de déchets. Pour favoriser le développement durable, il est donc préférable de consommer au maximum des produits frais ou en vrac.